Concerts FrEurocks 2000

Live in Lille Zenith 2007
23 fevrier

 
Ca coulait grave d'après Trm

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Playlist:
1 pinion
2 love is not enough
3 sin
4 terrible lie
5 march of the pigs
6 the line begins to blur
7 closer
8 reptile
9 burn
10 no you don't
11 gave up
12 help me i'm in hell
13 eraser
14 la mer+into the void
15 survivalism
16 wish
17 suck
18 down in it
19 hurt
20 the hand that feeds
21 head like a hole

Sons :

Reviews:

La Grand Messe de l’Indus à Lille. He hurts me today. Sir Reznor est en France. Après deux Olympia combles, la formation culte Nine Inch Nails vient prêcher pour les adorateurs lillois. Véritable messe, pèlerinage pour bon nombre de vieux metalleux, le Zénith accueille les disciples du maître indus. Moyenne d’âge à la hausse, fréquentation en baisse. Qu’importe.

Première partie fort dispensable. The Popo propose de multiples fausses notes, un set en dent de scie. Inintéressant. Il était temps que les choses sérieuses débutent. Les lumières s’éteignent et déjà la rage se fait sentir sur scène. Pinion et Love Is Not Enough lancent les hostilités. Trent remue nerveusement. Il en devient parfois bestial, pour le plus grand plaisir de la gente féminine. Il en impose. Le jeu de lumière est encore minimaliste. On peine à voir les visages suintants. Tout en ombres, les corps se confondent et se fondent dans une musique hallucinante. Les premiers ébranlements d’un concert qui donne le vertige. Sin et ses relans de new wave poisseuse balaient la fosse. La température monte d’un cran, les rifs martèlent le crane, les beats s’entrechoquent. Une étreinte démesurée, le saint graal est à Lille. Groggy, on ne mesure pas encore le poids de l’évènement.

Les titres s’enchaînent dans une pression de tous les instants. Le public est à la merci du maître de cérémonie, et répond à la moindre injonction. Véritable communion fétide et asphyxiante, cette heure et demie sera éprouvante. Malgré quelques baisses de régime dans des atmosphères lourdes et indigestes, chères à Skinny Puppy, on ne sait jamais à quoi s’attendre. De la pestilence d’un Help Me, I’m In Hell, ressurgit le spectre du Pornography de The Cure. Sur nos gardes, on assiste, estomaqué, à la montée en puissance du redoutable Hurt. Sans nul doute, le grand moment de cet abject tour de chant. Le silence est écrasant, la dernière partie du morceau est étouffante.

Alors, bien sûr, l’absence des projections vidéos comme sur la tournée américaine est à déplorer. Ces images qui apportent tellement et qui font partie intégrante de NIN n’ont pas fait le voyage jusqu’en Europe. Dommage, on se console avec une interprétation vibrante, et un homme habité par sa musique. Au-delà de tous qualificatifs, il surnage, il serait assis à la droite de Dieu le Père que ça n’étonnerait plus personne. Figure emblématique, artisan des symphonies les plus déstructurées du metal. Il est le précheur et le pécheur, l’homme et l’animal.

L’œuvre de chair s’achève sur le très dansant The Hand That Feeds. Les croyants lèvent les yeux au ciel, le miracle s’évapore déjà. Plus qu’un dernier titre. On communie encore ensemble sur Head Like A Hole. On lui lance les dernières preuves de notre foi. Les cierges se rallument. Humblement, les fidèles quittent le Zenith du culte, non sans offrir une dernière offrande au stand merchandising.

Noesis bside-rock.com

C'est la première fois que Nine Inch Nails se produit à Lille. Pour l'occasion, les foules sont venues d'un peu partout en France et ont parfois même traversé la Manche, bien décidées à profiter d'un show de qualité.

La première partie est assurée Par The Popo, un groupe à l'esprit azimuté, un peu dans la veine de The Clash. Attifés comme des vagabonds venus d'un Orient lointain et méconnu, ils se lancent dans un court set d'une demi-heure nerveux, alterno et totalement aux antipodes de la tête d'affiche. Le public d'abord sceptique leur fait finalement un accueil chaleureux et amusé. Aaron North de NIN les rejoint même le temps d'un morceau furibond. 20 minutes d'attente fébrile et l'effervescence gagne les rangs quand les lumières s'éteignent. Dans un décor métallique sobre, habillé de lumières stroboscopiques et de néons bleutés, cramoisis ou encore orangés, NIN va tout donner au cours d'un set de grande qualité. Avec leur look coordonné, en noir ou en treillis, le gang formé par un Reznor plus musculeux que jamais et ses musiciens impressionne.

Après l'intro PInion, suivie de Love Is Not Enough, le concert prend son envol avec un enchaînement Terrible Lie / Sin explosif qui embrase le Zénith de Lille, transformé en club rock indus, pogos et slams en prime. La set-list s'avère rapidement fédératrice, mais aussi et surtout passablement brutale, avec un choix de morceaux énergiques, au son surpuissant. Malgré l'étroitesse de la scène, le groupe délivre une prestation énervée, marquée notamment par le duo Reznor/North qui rivalisent d'agressivité. La veille, ils s'étaient engueulés à Paris, mais ce soir, la tension est sur scène, dans le jeu de guitare de North et ses backing vocals hyper efficaces, comme dans la performance vocale étourdissante de Trent Reznor. Grâce à un mix idéal, sa voix ne se noie jamais dans la débauche métallique produite par NIN ce 23 février. L'impact physique des morceaux est remarquable tout du long. Dans une salle surchauffée, envahie par la fumée et remplie de fans conquis, NIN livre une prestation sans temps mort, manifeste de la vision désenchantée de son leader. Quand les classiques March Of The Pigs ou Gave Up font sauter les premiers rangs, les refrains fédérateurs semblent arriver de partout, à la grande satisfaction du maître qui se fendra de quelques remerciements. Développant un véritable mur du son, le groupe parvient néanmoins à faire entendre ses arrangements sans trop de peine. On est loin du son brouillon de Korn dans la même salle en juin dernier. Tout son univers se déploie ainsi à travers des classiques comme Closer ou une version tellurique de Wish qui emporte tout sur son passage. Mais NIN revient aussi sur des sillons sinueux avec Eraser et Reptile, rappelant l'héritage musical de ce formidable artiste qu'est Trent Reznor.

NIN pioche ainsi dans toute sa discographie, donnant dans le brutal, comme dans le dansant, porté par une section rythmique en acier. Il faut s'imaginer 5000 personnes, souvent vêtues de noir, indéniablement rock, conquises par un groupe en pleine possession de ses moyens. La communion entre le multi-instrumentiste malade de la vie et une marée humaine avide de ses tourments et de ses rugissements est belle, notamment sur No, You Don't. Autre temps fort, quand le frontman s'efface derrière son piano dans l'ombre pour jouer l'instru La Mer. Avec Hurt, il se révèle une nouvelle fois touchant, se livrant à une émotion tangible surnageant au milieu de cet océan de violence. Les 3/4 des titres sonnent comme autant de baffes entrecoupées d'hymnes sautillants tels les bonnes surprises Into The Void et Suck, reprises en coeur par le parterre de fans. Au total, 21 morceaux, environ 90 minutes d'un show généreux. Reznor, visiblement content de l'accueil remercie encore ce public acquis à sa vision qui n'hésite ni à reprendre le tubesque The Hand That Feeds (visiblement définitivement adopté) ni l'archiclassique Head Like a Hole qui clôture traditionnellement le concert. Pas de rappel, comme de coutume sur cette tournée, et malgré l'insistance du public, mais en tous les cas, NIN a fait honneur à sa réputation de super groupe de live.

Cette tournée devrait souder encore un peu plus la formation actuelle avant la sortie de Year Zero le 17 avril prochain. Et si les autres morceaux de cet album se fondent aussi bien dans l'univers que Survivalism, le prochain passage français de NIN sera à ne pas manquer.

Angel O metalorgie.com