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Article du magazine
Hard N' Heavy n°132
avril 2007

Voici des scans du magazine Hard N' Heavy 132

La couverture
L'edito
Les breves

Myspace
Article
Poster

INTO THE PIT : NINE INCH NAILS Paris (L’Olympia) & Lille (Le Zenith) les 21,22 et 23 fevrier.

En cette fin février 2007, Reznor et ses mercenaires étaient dans la place. Et nous aussi. Trois concerts de Nine Inch Nails sur le sol français, dont deux dans une « petite » salle (L'Olympia ne compte que 2000 places): l'événement était de taille, impossible d'avoir piscine. D'autant que cette tournée montée pour soutenir la sortie de Beside You In Time, le deuxième DVD du groupe, se déroulait deux mois avant le lancement de Year Zero, le nouvel album du groupe. D'où la promesse humide de profiter de versions live de titres tout frais. De fait, "Survivalism", le nouveau single évoquant les rageuses et sombres heures de Broken, nous fut proposé deux fois, lors du premier Olympia et du concert de Lille. Finies la timidité et la parano excessive donc pour Trent Reznor. Délesté du poids de l'alcool et des drogues qui avaient fini par emprisonner son cerveau génial dans une camisole chimique, l'homme orchestre en pleine possession de ses moyens - surtout vocaux -, assume désormais son rôle de frontman. Il daigna adresser la parole à ses fans (surtout à Lille) et ne tabassa ni zicos ni roadies. Ce qui facilite tout de même la cohésion au sein d'un groupe. Signe des temps, Reznor s'est même aventuré à changer sa setlist lors de ses trois concerts français.

Pour l'Olympia du 21 février, c'est la lumière encore allumée que Nine Inch Nails amorçait son concert avec "Somewhat Damaged", la phénoménale ouverture de The Fragile. Quoi ? The Fragile, le vilain petit canard de la discographie de N.I.N., se voyait réintégré dans le giron reznorien ? Cela promettait. Seulement, si d'autres titres un peu oubliés ces derniers temps ('The Day The World Went Away'. "Ruiner"...) furent en effet interprétés lors de cette première date, un son pataud, un groupe coincé et un public mollasson vinrent ôter toute la subtilité qu'il aurait fallue à ces morceaux pour embarquer l'auditeur dans leur spirale hypnotique. En plus, à côté de ces raretés. les hits du groupe ("March Of The Pigs", "Gave Up", "Wish", "Something I Can Never Have", "Only", et le rappel auquel nous avons eu le droit tous les jours, dans le même ordre : "Hurt", "The Hand That Feeds", "Head Like A Hole"), figurant tous sur le récent DVD, donnèrent un petit côté fatiguant à cette prestation. Mince, Nine Inch Nails à L'Olympia, ça aurait pourtant dû être inoubliable, bordel.

Heureusement, le deuxième Olympia effaça à coup de riffs cette impression mitigée. Un son au taquet, un groupe réveillé, un public aux poings levés et un début en fanfare sur "Wish" : le ton était donné dés les premières minutes du set. Derrière, ça ne rigola pas du tout question déploiement de watts avec "Terrible Lie", "Heresy", "Reptile", "The Becoming", "Don't You Know What You Are", "No You Don't"... Reznor avait sorti l'artillerie lourde. Même « l'instant douceur » "The Fragile" fut intense et les problèmes techniques du guitariste Aaron North (absent sur trois-quatre morceaux à cause d'une panne) ajoutèrent une dimension plus rock'n'roll au set, le petit gratteux finissant par massacrer l'intégralité de son matos après un énième problême survenu lors de « Head Like Hole »  Nine Inch Nails à l'Olympia, le 22 février 2007, une messe barbare sur rythme: industriels, un grand moment.

Impossible après une telle correction de ne pas s'en remettre une couche à Lille le soir d'après. Surtout qu'un constat nous y attendait : si c'est bon pour le moral de se dire que l'on a assisté à un concert de Nine Inch Nails dans une configuration « intime s c'est bien sur une grosse scène que le groupe impressionne. Le Zénith de Lille, blindé, a pris toute la mesure de cette vérité et s'est laissé dévaster par un "Reptile" magistral ou un "Burn" écrasant. Nous avec.

Trois jours, trois concerts, un peu de redit ("Wish", "Gave Up", "Only"), du son plein la tronche, des étoiles plein les yeux et une question fondamentale : Reznor arrêtera t-il de jouer "Hurt" en concert un jour

Allez, pitié...

Par Julien Chaplet - Photos Daniel M Mielniczen,