Articlesnme
magazine : national music express [GB]
numéro : septembre 1991
intitulé : a bang of the gear
langue : français [version anglaise ici]
source : happiness in slavery
note : traduit de l'anglais par adx pour alteration 2.0

 

NME – A BANG OF THE GEAR
par terry staunton

Dix guitares sont détruites chaque soir durant le set de Nine Inch Nails sur la mega populaire tournée Lollapallooza. Caché derrière l’éclairage, notre journaliste Terry Staunton a risqué l’électrocution pour nous rapporter cet article.

San Fransico, ville de la paix et de l’amour. Peut être le dernier refuge des beautiful people aspirant à faire des bébés, pas des bombes. Mais bon, sortit des 60’s, nous n’avons plus du tout cette mentalité. C’est 1991, l’année du Terminator [léger retour] et Trent a déclaré la guerre à quiconque se trouvant à distance d’un lancé de guitare, ceci incluant également le reste du groupe, comme le clavier James Wooley a pu le découvrir à ses dépends.
“C’était juste un concerts parmis d’autres”, explique Trent, quelques semaines après “l’incident de Frisco”, comme on l’appelle dans l’entourage du Lollapallooza.
"Absolument tout déconnait. Les moniteurs n’étaient pas allumés, les guitares n’étaient pas accordées, impossible de trouver le pied de micro. Chaque putain de problème qui était susceptible d’arriver est arrivé. Le public était lui aussi un peu spécial, et j’ai simplement dérapé…"
"Je suis devenu complètement violent, effrayant vraiment pas mal de monde. J’ai pris ma guitare désaccordée et l’ai éclaté contre le clavier. Puis je suis parti me mettre en place pour la seconde chanson. Quelques chansons plus tard, notre manager de tournée arrive en courant et dit: “c’est bon, les soins sont finalement arrivés”. Je le regarde et sort: “les soins ? Quels putains de soins ? Pourquoi ?”. Puis je regarde autour de moi et voit James qui me regarde de travers, avec tout ce sang coulant sur son visage.
Il semble qu’un morceau de guitare lui est éclaté au visage. Bon, c’est le showbiz".

La violence n’est pas quelquechose de nouveau dans les concerts de Nine Inch Nails. James et le guitariste Richard Patrick ont l’habitude d’être attaqué par un Trent Reznor trouble et chargé d’intensité. Mais parfois, le chanteur et leader du groupe oublie de se retenir.
Nine Inch Nails est un groupe sincèrement effrayant. En les regardant du coté de la scène, durant leur concert a Boston pour le Lollapallooza Tour, je ne peux me rappeler la dernière fois que j’ai été aussi terrorisé. Je veux rentrer chez moi !
Lollapallooza est le fils spirituel de Perry Farrel [Jane’s Addiction]; un large éventail musical envoyé sur la route offrant liberté d’information et forums pour débattre. Chaque concert, dans des stades, étale son cortège de stands : Greenpeace, le contrôle des armes, les droits civils, la censure, 7 nuances de couleurs politiques et, oh, il y a même un endroit ou on peut se faire tatouer ! Coincé au milieu d’une affiche réunissant 7 groupes, on trouve Nine Inch Nails, immédiatement suivit par Ice-T et Living Colour. L’offre est plutôt explicite, mais NIN s’avère être le groupe le plus sauvage, combinant le terrorisme industriel de Ministry ou Front 242 avec les guitares les plus maniaco-organiques et multi-rythmiques de Jane’s Addiction. “Nine Inch Nails est Trent Reznor” clame la pochette de Pretty Hate Machine. Dans la lignée de cette théorie, Trent prend quelques types avec lui pour donner vie a l’album sur scène.
"Je ne suis pas tout le temps a la recherche de musiciens virtuoses, c’est une attitude que je recherche", dit un Reznor curieusement plutôt maniéré backstage. "Ils doivent avoir le feu en eux, et aussi être capable de recevoir des ordres de moi".

Ces collègues de travail doivent également être suffisement résistant pour être agressé physiquement chaque soir et risquer leurs vies quand des bouteilles d’eau sont balancé un peut partout sur les installations électriques. Plus d’un technicien de scène me confiait que c’était un vrai petit miracle que personne n’est été tué en se prenant une décharge de 100 000 Volts.
“Je pensais a ça l’autre soir”, dit Trent d’un air pensif. "J’étais sur scène, debout dans une énorme flaque d’eau, l’eau coulant de mes cheveux sur ma guitare, ma bouche contre le micro".
Trent, vous faites ce genre de concert depuis quelques temps maintenant, et vous n’avez pensé au danger que la nuit dernière ?
"Il doit y avoir du danger, nous devons distiller une certaine forme de peur au public et à nous même. Le rock vaut bien ça".

La censure a explosé ces dernières années. En fait, c’est d’une certaine manière, une bonne grosse pub pour votre groupe que de se faire censurer. Mais combien de choses censurées sont réellement dangereuse ?
“Bon, quelqu’un dit “fuck” sur un album, ça y’est, c’est partit. Tout le monde peut dire “fuck”, il a trop de monde a capitaliser sur ce mot comme quelquechose de dangereux. Quand les Beatles et les Rolling Stones ont commencé, ils étaient perçus comme une grande menace. C’était underground et excitant. Mais beaucoup trop de monde fait la même chose aujourd’hui. Et le danger s’en va”.
“Vouloir être une rock star est aussi légitime que de vouloir être pompier ou astronaute. C’est presque un plan de carrière. Toutes les pubs pour la bière ont le même trou-du-cul en train de jouer de la guitare, c’est devenu si fade. C’est comme être docteur. Seulement, y'a plus de gonzesses à se déssaper pour toi et que tu peux baiser”.
“Tout le monde peut ressembler à David Lee Roth et baser une carrière sur une vieille vidéo à la Van Halen, et ça me rend malade”.

Le public britannique a pu avoir un avant goût de NIN cette semaine avec le début de leur première tournée chez nous. Après avoir ouvert pour Guns’n Roses à Wembley le week-end dernier, Trent s’apprête à malmener les plus impressionnables d’entre nous. Plus de 17000 spectateurs stupéfaits ont du faire des cauchemars après le concert de Boston. Avec le micro enrouler autour du cou, Trent saute dans tous les sens sur scène, vociférant et balançant de l’eau un peut partout. Puis il s’avance vers l’équipe de scène et recouvre d’eau amplis, câbles et écrans de contrôle. Les Harvey des Stone The Crows, Keith Reif… le panthéon des électrocutés me saute à l’esprit en même temps que je me tient caché derrière un mur d’enceintes.
Rejoins par le reste du groupe pour le second morceau, Trent pete les plombs. Il charge Patrick, le guitariste, le balançant au sol par dessus les écrans de contrôle. A l’agonie, Richard oublie sa guitare, il est sérieusement blessé. Trent balance un pied de micro sur le kit de batterie, traverse la scène vers James, fait perdre on équilibre au clavier et l’envoi valdinguer vers un Richard Patrick toujours agonisant.
Réalisant qu’il a démobilisé 2 instruments, Trent hurle contre le roadie pour que celui-ci lui donne une guitare. Mails il n’essaye pas d’en jouer. Au lieu de ça, il pique violemment le manche contre le sol tandis que Richard supplie à l’aide, trompant l’attention de Trent en serrant les dents. Maintenant, Reznor prend une bouteille d’eau minérale et s’adonne à un simulacre d’éjaculation, vidant la bouteille sur la guitare abandonnée de Richard. Puis, s’en retourne et tente un coup de pied kung-fu sur la batterie avant d’étaler puis de remettre en place des micros.
Puis, quelquechose de vraiment étrange se passe. James ramasse son clavier et le remet en place alors que Richard revient avec une nouvelle guitare, gueulant ses back-vocals dans un tout nouveau micro. Nous sommes passés à la chanson suivante et ils continuent comme si rien ne s’était passé ! Les roadies rigolent doucement en remplaçant micros et guitares et se préparent à une nouvelle démolition.
Et ça continue. A la fin du set, d’innombrables guitares ont été brisées, plusieurs membres du groupe ont de nouveaux bleus aux jambes et des litres d’eau ont laissé la scène semblable à un vrai lac. Juste un autre concert semble t-il.

Les Who ont presque faillis se saborder à leurs débuts après avoir détruit des instruments sur scène un soir. Comment NIN peut il se permettre ce petit jeu de massacre rituel ?
“Disons que ça se passe plutôt pas mal depuis le Lollapallooza”, dit Trent avec un large sourire, “On a été plutôt pas mal payé et on a finit avec un joli petit pactole. Tous les soirs, on peut se permettre d’avoir 10 guitares qui nous attendes, prêtes à se faire éclater. Des fois, je me sens un peu mal quand je regarde et voit tous ces ados qui me regarde en train de bousiller une guitare. Tu vois bien ce qu’ils doivent se dire, “j’ai économiser des mois pour m’en payer une comme ça mec, et toi tu la bousille en quelques secondes!”. Sans doute qu’il faut relativiser tout ça”.

Mêlant violence et attitude, Nine Inch Nails est Trent Reznor. Mais est-il le showman ultime du rock’n roll ou un charlatan calculateur aux techniques soignées dans l’art de choquer ? Nine Inch Nails, il faut le voir pour le croire. Jugez par vous même si c’est un chaos chorégraphié ou de vrais blessures. Ayant vu les marques de James à San Francisco et les bleus de Richard à Boston, je dois dire que je n’ai pas perdu mon argent. Et, souvenez-vous, la musique est plutôt pas mal en plus.


traduit de l'anglais et retranscrit par adx pour alteration 2.0