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magazine : rip magazine
numéro : juin 1994
intitulé : trent reznor : mr. self destruct ?
langue : français [version anglaise ici]
source : the nin hotline
note : traduit de l'anglais par adx pour alteration 2.0

RIP MAGAZINE - TRENT REZNOR : MR. SELF DSTRUCT ?

Vulnérable, pale et ressemblant a un animal blesse prêt a se retourner sur ses agresseurs, Trent Reznor, l'homme derrière Nine Inch Nails, nous regardes depuis les couvertures des magazines du monde entier. The Downward Spiral, second album longue durée de NIN, est garantie de s'arroger une encore plus large, affamée et fanatique audience, branchée dans ce dôme sonore de torture émotionnelle. L'hymne Head Like a Hole, le Lollapalooza 91 et l'ouverture de Guns'n Roses on assurer à Reznor de s'arroger les angoisses de millions de personnes, toutes entières dévouées à sa catharsis brutale, ses paroles crues se mouvant dans un univers chargé d'émotions, entre guitares retravaillées et thérapie électro-choc. C'est la voie humaine dans ces machines, cette immédiateté live qui on permis à Reznor de percer au grand jour.
On voudrais que Trent Reznor soit un petit psychopathe, errant, remplis d'une agression refoulée courant dans ses veines, à 2 doigts d'exploser dans une sorte de folie meurtrière. On aimerais que Trent Reznor soit notre pariah n°1, un diable perdu et intellectuellement supérieur. On adorerait que Trent Reznor ait des trips complètement barrés, une façon de voir les choses barrée, un passé barré  et une vie barrée. On adorerait entendre dire que Trent Reznor est inquiétant, une sorte de sadique violent et étrange qui aimerait la baise bondage et s'amuserait de la douleur. On aimerait que trent reznor soit davantage que de la chair et du sang. De l'acier, du caoutchouc, du cuir aussi peut-être ? Sûrement qu'un homme si passionnément agressif, si extraordinairement créatif, si imprégner de la froideur clinique des années 90 doit être un robot biomécanique étranger a cette planète.

"Si tu regardes les réalisateurs les plus talentueux du moment, David Cronenberg et David Lynch, ils ont été plutôt normalement élevés. On a pas toujours a faire à des styles de vie particuliers, des enfances maltraitées et des séjours en prison.  -- Trent Reznor, 1994.

Réalité. Trent Renor est menu, à l'esprit vif. Un homme dévoué et tout petit qui suit le même chemin que nous tous. La nuit précédente, à l'un des 4 concerts secrets mis sur pied afin d'essayer l'équipement de la tournée à venir, Reznor a dirigé un assaut sonore d'une puissance assourdissante, s'amusant de la charge des agressions de guitares, suffisement en tous cas pour se présenter devant moi avec quelques bleus, une éraflure sur le nez et la voix complètement cassée. Trent Reznor est en fait beaucoup plus stable et sain mentalement que ce que l'on voudrait qu'il soit... ou que ce que nous sommes nous, pour le compte. 
Il a trouvé sa catharsis dans l'expression musicale et, comme pour résultat, a eu la liberté de devenir un artiste unique, emmenant musique, sons et émotion dans un tout nouvel espace. Et s'il y a une chose qui est criante dans son silence lorsque vous parlez avec lui, c'est que Trent Reznor a une vision bien définie et singulière dans sa volonté d'accomplir tout ce qu'il désire. Et il vous laisse avec la certitude que ceux qui se mettront en travers de son chemin ne le feront pas bien longtemps.

RIP: Est-ce un travail sur vous ou sur la condition humaine ?
T.R: Ca vient de moi. J'essaye de ne pas être trop spécifique afin que cela puisse s'appliquer à davantage de choses que ce dont je parle réellement, mais je n'essaye pas de parler selon la perspective de chacun. C'est très cathartique.

RIP: Quand est-ce que, pour la première fois, vous avez réalisé que vous aviez une palette d'émotions qui nécessite d'être exprimée ?
TR: Ca a été au travers de la musique. J'étudiais le piano mais cela ne me convenait pas car la façon dont je jouais les morceaux n'était pas la stricte manière que l'on te disait de jouer. Je voulais y ajouter une certaine inflexion, tourner autour avec, et on ne te disait pas de faire cela. J'ai été forcé a étudier le piano par mes parents et m'y suis beaucoup investi. J'ai réalise que c'était un instrument réellement expressif. Ca m'est venu quand j'ai réalisé que je pouvais exprimer ce que je ressentais à travers un instrument de musique. J'avais autours de 12 ou 13 ans quand ça m'a pris.

RIP: Est-ce que vous avez grandi avec une quelconque oppression religieuse ?
TR: Non, pas du tout. Mes parents [Reznor a été élevé par ses grands-parents durant une bonne partie de son enfance] n'étaient pas très croyants bien que j'ai été élevé en tant que protestant. Je devine que ma fixation la dessus vient du fait que je crois que c'est juste une croyance de plus qui a échoué, que ça ne repose sur aucun fait probant. J'adore les histoires, les comptes fantastiques, la mythologie, les histoires de fantômes et j'ai envie de croire à toutes ces conneries. Mais, pour moi, le système religieux dans lequel j'ai grandi ne repose pas plus sur des faits objectifs que les histoires de fantômes que l'on te raconte autour d'un feu de camp.

RIP: Qu'est-ce qui a fait que vous ayez cherché davantage de réponses ? Le syndrome du "nerd" ?
TR: Il n'y a pas eu d'incidents particuliers autres que le simple fait que j'ai toujours été curieux de nature et que je voulais faire des choses. J'ai grandi dans un environnement rural où il n'y avait vraiment pas grand chose à faire. Je n'étais pas vraiment un "nerd" à part que j'étais celui qui était toujours dans la section d'arts plastiques, qui écoutait de la musique. J'étais accepté du groupe mais pas réellement, du fait que certains de mes amis étaient des nazes; et ils ne voulaient pas m'accepter car je n'étais pas dans leur putain d'équipe de foot. Je me suis un peu retrouvé avec les types loufoques. J'étais assez solitaire et je détestais l'école. Je n'est plus aucun amis datant de cette époque désormais. J'veux dire... dans un endroit où il n'y a rien a faire pour les adolescents à part du vandalisme et foutre la merde, ça te laisse davantage de temps pour te poser et réfléchir à ce que tu veux faire, trouver un moyen de s'échapper. Bien que je ne regrette pas d'avoir été élevé dans ce contexte; ça m'a sûrement évité de devenir un accro a l'héroïne ou de me suicidé étant jeune; car tous ces trucs là, ce n'était pas dans l'air du coin. Ce que je veux dire c'est que grandir a été pour moi comme d'être dans un camp pendant 18 ans: tu sais qu'il y a un monde à l'extérieur, tu sais qu'il y a quelque part ou les choses bougent, mais tu ne peu pas y aller car tu ne sais pas ou c'est.

RIP: Dans votre plus jeune âge, y'a t'il des oeuvres d'art en particulier, musiques, films, livres ou autres qui vous on influencé dans votre envie d'aller de voir de l'autre coté du mur ?
TR: Je ne peux pas exactement dire où j'en étais à cette époque là. Je ne peux citer aucune référence ou influence particulière qui m'est révélé. J'ai juste eu tendance à avoir de petites révélations où je voyais que j'avais en moi l'envie de faire certaines choses. Peut-être que c'est d'écouter un disque, de voir un film ou de lire un bouquin qui a déclenché ce petit truc en moi qui me fasse réaliser que je pouvais essayer de faire quelquechose. C'est survenu quelquefois sur The Downward Spiral, des tas de fois a l'époque de Pretty Hate Machine et de Broken.

RIP: Beaucoup d'adolescents, à de nombreuses époques, ont entretenu les mêmes aspirations que vous. Qu'est-ce qui vous a poussé à les rendre réalité et de ne pas les abandonner au rang de simples comptes pour adolescents ?
TR: J'ai orchestré ma vie entière pour arriver à faire ce que je fais. A un moment, j'ai décidé d'utiliser le cliché du "on ne vit qu'une fois
"
. J'ai tout fait pour ne pas me retrouver enlisé dans des relations pesantes, des boulots que je ne pouvais pas quitter. Et à un moment, j'en étais à sortir des trucs idiots du genre: "si je le fais, ça prouvera que tout le monde peut le faire. Ton père n'a pas besoin d'être le président d'une putain de maison de disque". Je n'ai plus a prouvé cela désormais. Mais comme pour beaucoup d'autres choses dans ma vie, on m'a dit "tu ne peux pas faire ça" et on me poussait dans une autre voie. Il faut aussi comprendre comment c'était. Ma famille voulait ce qu'il y avait de mieux pour moi, alors que moi j'ai laissé tomber l'école et suis devenu un putain de musicien rock !

RIP: Vous êtes ce que j'appellerais un "déconstructioniste", dans le sens où vous aimez cassez les choses puis les ré-assembler suivant une large palette d'états d'esprit et d'émotions. Qu'est-ce qui peut bien habiter un jeune homme comme vous pour explorer de tels chemins musicaux, à l'opposé total du fait de gratouiller sur une Les Paul et de jouer des chansons de bar ?
TR: Quand j'ai pour la première fois pris une guitare, j'ai juste jouer de banales chansons rock. J'avais une idée de ce que je voulais faire et j'ai toujours su que j'étais en dehors de ce qui se faisait. L'idée d'arracher ce qu'il y avait à l'intérieur de moi m'était donc assez attirante.  Je n'ai pas, à l'époque, réalisé cela consciemment mais, tout ce que je faisais, l'était dans le but de m'atteler a quelquechose dont je ne faisais pas partie. Quand je me suis finalement bougé le cul et ai arrêté de glander, vers 22-23 ans, j'ai du me défier moi-même pour voir si j'avais vraiment ça au fond de moi. Je n'avais jamais écris une chanson auparavant, et j'avais toute les excuses du monde pour ne pas le faire. J'avais peur de faire de la merde.... autrement, après, qu'est-ce que j'aurais fait ? C'était un peu enraciné au fond de moi depuis que j'ai étudié le piano, où la plupart des grands pianistes sont des compositeurs merdiques. De grands joueurs de piano, certes, mais ils ne sont pas capable d'écrire comme s'ils devaient jouer leur peau. Et quand ils le font, c'est maladroitement empêtrer dans la prétention. Et cette sorte de peur a toujours été en moi. Je savais que ce que je faisais et ce que je n'aimais pas, mais qu'est-ce qui se passait si je n'aimais pas ce que j'écrivais ? Et je me suis simplement rendu compte que le moment était venu d'essayer. Je me suis posé et ai réfléchi aux raisons pour lesquelles je voulais faire de la musique. Et c'était pour m'exprimer. Ensuite il y avait la question de ce que j'avais à dire. Etait-ce unique ? Je ne voyais pas l'intérêt de sonner comme quelqu'un d'autre, ce qui ne veut pas dire que toutes les idées que je peut avoir soient original.

RIP: Est-ce que le simple hard-rock restait pour vous un genre trop restrictif pour exprimer tout ce que vous désiriez ? Est-ce cela qui vous a poussé à utiliser ordinateurs, samples et synthétiseurs ?
TR: Je ne pensais pas cela. Mes instruments sont les ordinateurs, les samples, les boites à rythmes et la technologie en général. En concert, c'est certainement plus distrayant de voir quelqu'un jouer de la guitare plutôt que de tapoter sur un ordinateur ou un séquenceur. Mais quand j'ai débuté Nine Inch Nails à 23 ans, travaillant en studio, j'avais toutes les nuits pour y être complètement là dedans. J'étais vraiment dans la musique électronique à cette époque, et l'effort était donc davantage dirigé sur la production et les sons. Cette musique n'aurait pas pu être faite 10 ans auparavant car elle était alors basée sur la nouvelle technologie du moment. Bien que cela puisse paraître quelque peu daté maintenant.

RIP: Comme Gary Numan [un musicien électro anglais du début des annés 80].
TR: En fait, j'écoute beaucoup Gary Numan et je pense que ses morceaux sonnent toujours très bien.

RIP: Bien, si vous aimez Numan, vous avez du être inspiré par le Bowie époque "Berlin", époque qui a donné naissance à Numan, la trilogie "Low"-"Heroes"-"Lodger".
TR: Ouais, spécialement avec ce disque. Et j'ai seulement découvert ces morceaux il y a quelques années. "Low" a probablement été la seule grande influence sur The Downward Spiral pour moi et Flood [producteur plus connu pour son travail avec U2]. J'étais à fond dans Bowie  à l'époque de "Scary Monsters" qui je pense a été un incroyable putain d'album. Pour je ne sait quelles raisons, je n'étais pas très motivé pour découvrir les albums antérieurs. Puis je suis tomber par hasard sur "Hunky Dory", et je ne pouvais pas arriver à croire comment chaque chanson pouvait être aussi bonne. Ca m'a fait me demander ce qu'il avait fait en 72/73. Puis j'ai acheté "Low", l'ai écouté et m'y suis totalement immergé. Je dis ça au niveau du songwritting, de l'état d'esprit du disque, de la structure des chansons. Puis ça m'a fait aller vers "The Idiot" d'Iggy Pop qui était un incroyable album, et Lou Reed, période "Transformer".

RIP: Pour changer totalement de sujet, il y a toujours l'éternel question sur le fait d'avoir enregistré dans la maison où Sharon Tate [femme du réalisateur Roman Polanski] a été assassinée par la secte de Charles Manson dans l'un des plus effroyable acte de violence jamais perpétré. Cette décision d'enregistré à Los Angeles était elle un moyen supplémentaire pour vous immerger dans la misère, la violence et la tristesse ? Les vibrations que vous pouviez ressentir dans cette pièce principale devaient être horrifique durant l'enregistrement.
TR: La demeure de Tate n'était pour nous qu une simple maison. Ce n'est que plus tard que nous avons découvert que c'était la maison de Tate. On ne nous avait rien dit sur ce point lorsque nous l'avons visité. La raison pour laquelle j'étais là était que c'était un maison sympa, sur un magnifique flanc de montagne verdoyant qui surplombait entièrement la ville, depuis l'océan jusqu'au centre-ville. C'est vraiment tranquille et retiré tout en étant à 5 minutes du "Whiskey" [le fameux club de strip-tease de Sunset Boulevard]. Après que j'ai été au courant de ce qui s'y était passé, alors que j'occupais toujours la maison, je n'était pas très rassuré... S'il y avait de quelconques vibrations là bas, ça serait de la tranquillité, peut-être de la tristesse. Mais la chose agréable avec cette maison, qui n'a rien à voir avec ce qui s'y est passé, est que je n'y foutais rien pendant des semaines. La maison était à l'abandon, la bouffe était livrée, j'étais pénard avec mon chien et Chris [Vrenna, batteur et ami de longue date de Reznor]. Ca a peut-être ajouté au sentiment d'isolation et de claustrophobie du disque.

RIP: Il semble que vous appréciez faire rejaillir tous ces sentiments malsains dans votre musique. Cependant, cela peut devenir un jour une malédiction qui ferait que vous aillez toujours à pénétrer ce sombre état d'esprit pour faire cette musique.
TR: J'ai pensé à ça et c'était une expérience assez déplaisante car j'avais réellement l'impression de m'enfoncer vers cela. Et j'en suis venu à cette analogie me disant que c'était comme creuser ma propre tombe et refermer le cercueil sur moi.

RIP: Quand est-ce que cela s'est révélé ?
TR: Et bien, quand nous avons commencé à travailler sur The Downward Spiral, j'étais à Los Angeles et je n'avais pas tourné depuis un petit moment. Si je pouvais retourner en arrière, j'aurais juste fait une petite tournée après Broken, juste pour me faire prendre un peu l'air. Quand je suis en studio, j'y suis tout le temps, au minimum, facilement 14 heures tous les  jours. Quand j'ai commencé, j'ai réalisé que j'étais en train d'avoir à nouveau un profond passage à vide [comme pour Broken qui était le disque de sa colère à l'encontre de TVT Records]. Est-ce que se sera toujours comme ça ? Je ne sais pas. Maintenant, tous les disques que j'ai pu faire jusqu'à présent ont été le reflet honnête de la manière dont je pouvais me sentir à ces moments là.

RIP: Es-ce que cela vous effraye, le fait de ne pas vaoir le choix, que ça pourrait toujours se passer de cette façon ?
TR: Si je commence à devenir comme ça, j'arrêterais. Éventuellement, je me dirigerais vers une autre voie...

RIP: Supposons un instant que votre état d'esprit s'illumine et que ce nouvel instinct vous pousse à écrire des choses joyeuses. Que se passerait-il si vous découvriez que des millions de personnes de part le monde, qui se sont retrouvés dans votre misère et votre mornitude, se contrefoutaient totalement d'un Trent Reznor joyeux. Serait-ce un choc ?
TR: il est certain que je ne serais pas très heureux de découvrir quelquechose comme ça. Mais le cadre dans lequel Nine Inch Nails s'insère est fait pour exprimer ces choses négatives. Je ne suis pas toujours en colère et je ne suis pas toujours complètement déprimé, mais j'écris une histoire qui traite de ces choses là. Si je changeais, je ne serais alors plus capable d'écrire une telle musique et je ne m'y investirait plus. J'ai été accusé de ça quelquefois, comme quoi j'avais certaines petites formules qui semblaient fonctionner et que je ne faisais plus que les exploiter. J'ai entendu un journaliste me dire cela une fois: "Qu'est-ce que vous avez à vous sentir misérable, vous avez un gros contrat, vous avez un groupe qui marche". Tu pourrais me dire que ce journaliste n'a sans doute jamais rien accompli de ce qu'il avait plus entreprendre, si c'était le cas, il aurait apprit qu'accomplir ton but n'est qu'une part du rêve, que l'accomplissement personnel n'est pas forcément acquis. Ca ne sert plus à rien de se défendre contre ce genre de choses. Aussi loin que TDS peut aller, tout ce que je sais c'est que j'ai fait un disque personnel, à petite échelle, potentiellement laid qui est le reflet de la manière dont je pouvais me sentir. Tout ce que je peux espérer pour ça c'est qu'il y est des gens qui puisse penser: "wow, je ne suis pas la seule personne qui pense ces choses là". L'expression de certaines de ces choses, laides, sont des choses que tu n'as pas forcément envie de raconter à ta mère, tes amis ou encore celui ou celle qui partage ton existence. Mais d'un autre coté, ça n'est pas un putain de service public, c'est juste ce que je ressens.

RIP: Plus qu'aucun autre disque, The Downward Spiral se centre sur le concept du contrôle, que ça soit par la façon dont les gens peuvent se contrôler physiquement entre eux, ou encore par l'utilisation du sexe comme moyen d'esclavage mentale. Y a t-il eu un moment spécifique dans votre vie qui vous ait tout particulièrement affecté et qui était relatif à cette notion de contrôle ?
TR: Si on y réfléchie, chaque société est basé sur le contrôle. Qu'elle égalité des pouvoirs y a t-il ? Ca peut être, par exemple, ton église qui te dit de faire ceci ou cela ou alors la punition sera d'aller en enfer. Ou ça peut être ces enculés de trou-du-cul du PMRC, les imbéciles "pro-vie" ou toutes ces relations dans lesquelles tu peut être impliqué. Il y a toujours quelqu'un qui désir le contrôle. Je suis assez préoccupé par cela. Je ne sais pas pourquoi je ressens ça comme cela mais, chaque fois qu'on me dis que je ne peux pas faire ceci ou cela ou que je ne peux pas le faire de telle ou telle manière, je veux automatiquement savoir pourquoi. En ce sens, j'étais un mauvais employé. Pas parce que je ne voulais pas travailler dur mais car ce que l'on me disait de faire était complètement idiot...

RIP: Quels sales petits boulots avez vous fait ?
TR: J'ai lavé les toilettes au Howard Johnson's Hotel pendant une semaine. Et ça puait ! Et mon père avait un petit magasin qui vendait des instrument acoustiques: violons, mandolines, banjos, ce genre de conneries. Le petit magasin de musique du coin de la rue en quelque sorte. C'était cool... c'était intéressant. Puis j'i continué cette illustre carrière en bougeant à Cleaveland ou j'ai travailler dans un studio, encore pour laver les toilettes !

RIP: Quand on regarde les morceaux qui composent The Downward Spiral, on peut voir, encore une fois, que vous êtes très brutale et abrupte en ce qui concerne les paroles. L'imagerie du sexe que vous mettez en avant est très crue et explicite. Pensez vous qu'il y ait une certaine hypocrisie dans notre société qui empêche les gens de faire face à ce genre de chose, comme dans le passage "I want to fuck you like a animal", que tout le monde à j'en suis sûr pensé au moins une fois ?
T.R: Mais, dans notre société, tu dois supprimer tout cela ou alors tu es "malsain". Je pense être capable d'appréhender cela comme quelquechose de sain. Pour moi, si tu vas au lit, que tu fais un rêve homosexuel et que tu es au garde à vous, alors quoi ? Tu ne vas pas te réveiller mort, tu ne vas pas aller en enfer pour ça. Ce que j'veux dire c'est que, les gens devraient un peu se permettre de se libérer de leurs chaînes et de s'autoriser à penser à des choses qu'on leur a toujours enseigné comme mauvaises. Ca peut être au niveau sexuel comme quand tu réalises "Hmm, d'autres hommes entre eux... putain mec, je pensais que j'étais anormal". Quand cela se révèle à toi, c'est sain. Pour moi, l'Amérique est incroyablement à la ramasse au niveau sexuel. 

RIP: Mais encore une fois, vous ne faîtes pas cela comme "psycho-service" pour qui que ce soit.
T.R: Non, je n'en ai rien à foutre, je n'est aucune idée de s'avoir si ce que je dis est bien ou non et je m'en fout. Si vous me dîtes que c'est cela que vous ressentez, cool, si vous me dîtes que ce n'est pas cela que vous ressentez, c'est cool aussi. Mais j'espère susciter certaines réactions. La musique actuelle et toute cette tendance rétro me fait tellement chier. Mais bon, prends un disque de Lenny Kravitz. La première fois que j'ai écouté l'un de ses disques, je me suis dit : "wow, ça sonne comme quelquechose de réellement bien écris, et ça sonne même presque comme si je l'avais déjà entendu avant..."

RIP: Puis vous réalisez que, effectivement, c'est le cas.
T.R: Ouais. Je pense que c'est un bon artiste dans ce qu'il fait, mais je déteste ce qu'il fait. Mais beaucoup de la musique d'aujourd'hui n'est qu'un simple produit, écrit dans le but d'en faire un vidéo-clip. Et quand bien même c'est intéressant, je trouve que c'est moins intéressant que la bonne musique.

RIP: Y a t-il une certaine puissance brute dans le heavy-metal à laquelle vous pouvez vous identifier ?
T.R: Pantera. Pour moi, Pantera est un excellent groupe. J'ai brièvement écouté le nouvel album, l'ai prêté à mon guitariste et ne suis plus revenu dessus. Mais Vulgar Display of Power est vocalement imposant , d'une rage incroyable et la puissance de ce putain de son de guitare est un nouveau point de référence. Pour ce qui est de ce genre de chose, je n'est, de mon propre point de vue, jamais entendu personne faire mieux. Mais toutes ces histoires d'étiquette et de catégorie sont un gros problème pour permettre aux gens d'avoir accès aux trucs qu'ils aimeraient probablement.

traduit de l'anglais et retranscrit par adx pour alteration 2.0