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Voici des scans du magazine quebecois Journal de Montreal
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Nine Inch Nails offre un amuse gueule
...en attendant le lancement de son album en septembre
S'il ne répond qu'un tant soit peu à nos attentes, The Fragile, le tant attendu nouvel album de Nine Inch Nails, prévu pour septembre, siégera bien haut sur les palmarès des meilleurs disques de l'année. Et si The Fragile ressemble à ce que Trent Reznor vient de nous offrir en guise d'amuse-gueule, c'est au sommet qu'il se retrouvera.
Rares sont les parutions qui plongent le critique dans un tel état de fébrilité. Tel fut mon état en voyant NIN sur un des disques reçus la semaine dernière (surtout que j'arrivais du show de Cher...). Ce disque, c'est Halo Thirteen, donc la treizième livraison de Nine Inch Nails (chaque parution est ainsi numérotée). Halo Thirteen contient le premier extrait de l'album double The Fragile, dont la sortie est prévue pour septembre. Ce simple, The Day the World Went Away, est livré en deux versions, alors que Starfuckers, inc s'en veut la face B. Il s'agit des premiers enregistrements de Nine Inch Nails depuis le sublime The Downward Spiral, dont la parution remonte à 1994. Trent Reznor, seul maître à bord de Nine Inch Nails, nous avait bien sorti quatre enregistrements dans la foulée de The Downward Spiral, mais il s'agissait de maxisimples et d'un disque de remixes. Les fans de Nine Inch Nails, dont je suis depuis la parution de Pretty Hate Machine, en 1989 (déjà dix ans...), ont donc toutes les raisons de se réjouir de ce Halo Thirteen. Surtout qu'il s'agit d'un grand cru. The Day the World Went Away est à la fois très calme et très inquiétante. Un départ sur des nuages, avant qu'une grosse guitare vienne hacher menu nos tympans. La guitare cède le pas à la voix de Reznor, dramatique à souhait : I'd listen to the words he'd say / but in his voice I heard decay. Derrière son apparente simplicité, The Day the World Went Away cache une orchestration assez complexe, truffée de sons disparates (dont un ukulélé) formant un tout élégant. La version quiet reprend les grandes lignes de l'originale avec quelques belles extrapolations. Sur la face B, Starfuckers, inc, Reznor se fait encore une fois menaçant, mais plus agressif :My god sits in the back of the limousine / My god comes in a wraper of cellophane. Gros rock industriel, Starfuckers, inc rappelle Ministry. Le batteur de Ministry, William Rieflin, a d'ailleurs participé à l'enregistrement de The Fragile, de même que le réalisateur canadien Dave Ogilvie, sommité de la scène industrielle. Le guitariste Adrian Belew (King Crimson) joue aussi sur l'album. Bref, ce Halo Thirteen nous offre deux solides pièces. Des amuse-gueule consistants qui devraient nous faire patienter jusqu'en septembre. Parlant de Nine Inch Nails, l'accès au site Web du groupe (www.nin.com) est assez alambiqué. Plusieurs pages de browsers apparaissent d'abord, puis plus rien. Après quelques secondes, le sigle du groupe apparaît, remplacé par la pochette de Halo Thirteen. Après avoir cliqué sur la pochette, on vous demande votre adresse électronique, où est envoyé, assez rapidement, un code d'accès. Ce code vous donne accès à une fiche qu'on doit compléter avant de pouvoir finalement pénétrer sur le site. J'en suis encore à ce stade... .
Patrick Gauthier