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HARD ROCK MAGAZINE n°51 novembre 1999 france
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C'est bien simple, ce mois-ci, nous aurions pu vous proposer au moins six couvertures différentes: (...) -Nine Inch Nails et son chef-d'oeuvre enfin révélé ? Il s'agit de la première interview fançaise accordée par Reznor et ce petit exploit mériterait à lui seul une couv'. Qui viendra en temps et en heure... (...) |
[ IMAGE: "Trent en blanc sortant la tête d'un
évier, en petit en haut a gauche et aussi en fond" ]
CEUX QUI, UN BEAU JOUR DE MAI 1994, ETAIENT AU BATACLAN pour assister a la prestation scenique de nine inch nails en sont toujours meurtris : la retranscription live de la sophistication des albums pretty hate machine et the downward spiral fut le paradigme de la brutalite maitrisee, de l'agressivite viscerale, et plus simplement, de la perfection musicale. nous sommes aujourd'hui en 1999, et le nouvel album de nin/trent reznor, the fragile, est enfin dans les bacs, apres presque cinq ans d'une attente febrile tout autour du monde, et en particulier aux etats-unis (229 000 exemplaires vendus lors de la premiere semaine, entre directement n°1 au billboard). c'est donc avec une certaine fierte - et une grosse aprehension - que nous sommes restes plantes devant notre telephone en ce morne vendredi 24 septembre, attendant le coup de fil de trent reznor, le seul a ce jour qu'il ait passe a un magzine francais de rock dans le cadre de la promotion de the fragile. Par Olivier Rouhet Trent Reznor a figuré en 1998 en couverture du magazine américain Time, faisant partie, selon la rédaction de cette institution de la presse, des 25 musiciens les plus influents du monde. Depuis 1989 et l'éléctro-rageur Pretty Hate Machine, et surtout evec son avènement artistique en 1994 grâce à The Downward Spiral (Kerrang! écrivait à l'époque : " C'est officiel : Trent Reznor est Dieu "), le musicien est considéré -à juste titre- comme un génie. Artiste consensuel qui a relancé la carrière de David bowie en collaborant avec lui sur l'album Outside en 1995, il a révélé au monde Marilyn Manson et a grandement participé à la réalisation artistique du révérend en produisant tous ces Lps et Eps à l'exception de Mechanical Animal (pour rire un bon coup, il faut se référer à la vidéo de NIN, Closure, dans laquelle Marilyn Manson apparaît comme un gamin ridicule en extase devant le maître), Reznor a également donné un sacré coup de pouce à Rob Halford en coproduisant le mésestimé mais pourtant extraordinaire album Voyeurs de Two (1998). Ce touche à tout génial s'est également fait remarquer dans l'illustration sonore de jeux vidéos (la bande son glauquissime du Doom-like Quake) et dans la supervision magistrale de films : le controversé Tueurs Nés et l'imbitable Lost Highway. Le public de Nine Inch Nails est difficilement définissable : du yuppie au corbeau gothique, du journaliste du Monde au rédacteur de l'ultratrendy alternative Press... en passant par le headbanger, tout le monde aime Nine Inch Nails. Et à l'instar de Marillion dans les années quatre-vingt, Nine Inch Nails ne fait pas du heavy-metal, loin de là, mais ce sont les hardos qui ont été parmi les premiers à remarquer la pertinence de l'artiste. Alors que le grandiose The Fragile est aujourd'hui chez tous les bons disquaires (et même chez les mauvais, nous pouvons le parier), nous avons eu la chance de décrocher un court entretien téléphonique (vingt minutes) avec l'artiste le plus convoité de la décennie. En voici la retranscription intégrale. Hard-Rock : Comment se sent-on après avoir sorti l'album le plus attendu de la décennie ? Trent Reznor : (rires) Je me sens très bien en ce moment. Le disque est fini et j'apprécie d'entendre de bons commentaires à son sujet après avoir travaillé plusieurs années dans l'espace confiné d'un studio, sans que personne ne m'ait donné son avis. Je me sns bien et je suis fier de ce disque. Pendant toutes ces années, j'imagine que tu as dû ressentir une énorme pression... Une pression externe, oui, mais surtout la pression que je me suis moi-même imposée... Après avoir fini The Downward Spiral, j'ai passé deux ans sur la route pour promouvoir ce disque. A la fin, j'étais cassé et je me suis mis à la production du disque de Manson (NDLR : Antichrist Superstar). Après, il a fallu que je me mette au travail, mais je n'étais vraiment pas dans le bon état d'esprit pour commencer à bosser sur un nouvel album de NIN. Je me suis donc mis à superviser des bandes originales de films (NDLR : Tueurs Nés et Lost Highway) juste pour passer un peu de temps et pour me retrouver moi-même. Le processus d'écriture de The Fragile a été une sorte d'autoréparation : je me suis mis au travail. Avec Alan Moulder, avec qui je collabore, nous nous sommes rendu compte que ce disque allait nous prendre beaucoup de temps. Pas parceque j'affrontais l'angoisse de la page blanche, mais parcequ'il me fallait avoir le courage et la volonté de m'asseoir pour déclencher le processus de travail. Une fois qu'on s'est lancés, on ne s'est pas souciés de ce qui se passait à l'extérieur, des attentes des gens. Je pense que lorsque tu es un artiste qui a un peu de succès, le danger, c'est de se dire : " Tiens,le public a aimé tel single, je devrais peut-être refaire le même genre de truc " ou encore " Est-ce qu'ils vont aimer ça ou le détester ? " C'est la meilleure recette pour faire de la merde. Il faut oublier qui est ton public et ce qu'il attend. Je me suis toujours attaché à faire ce que j'avais vraiment envie de faire au moment où je le faisais et j'ai eu la chance que des gens apprècient ma musique. The Fragile, c'est vraiment ce qui m'excitait, me stimulait, c'était mon challenge en temps qu'artiste : je pense que la seule façon d'être honnête, c'est d'ignorer la pression extérieure et de gérer sa pression interne. Et j'y suis parvenu. Quel but t'étais-tu fixé lors de l'écriture de The Fragile ? Avant d'écrire The Downward Spiral, j'avais un sorte de storyboard assez rigide auquel je me suis conformé. Pour The Fragile, je n'avais aucune certitude, je ne savais pas bien ce que je voulais faire : je voulais repenser ma façon d'écrire des chansons, la façon de les orchestrer et de les faire sonner. Je voulais m'éloigner de la rigidité des machines. J'ai tout de suite su que ce disque s'appellerait The Fragile car c'était mon état d'ésprit à ce moment-là. Je voulais faire un disque délicat, porteur de sens, et je crois que j'ai réussi. A tout moment, tu sens que la musique peut se briser, partir dans n'importe quelle direction, elle est douloureuse, vieille, parfois désaccordée, mais en même temps, elle se tient, elle possède sa structure, son organisation. Je me suis beaucoup plus servi de vrais instruments parce qu'ils sont imparfaits, parce que tu peux entendre le crissement des cordes, parce que tu peux les désaccorder. J'ai installé un studio complet à la Nouvelle-Orléans, et j'ai eu recours à des ressources dont j'avais dû me passer auparavant, et nous avons décidé de les utiliser pleinement : découvrir de nouvelle façon de faire des sons, de les façonner, tout cela pour être sûr de retranscrire une émotion globale. C'était ça le but, retranscrire un état d'esprit, un sentiment, une émotion, un contenu. [ IMAGES: "Trent sur la table de mixage, Trent à la guitare, Trent au micro, bout de la pochette" ] Il y a un gros travail au niveau de ta voix. Est-ce que ça a été l'une des parties les plus dures de l'enregistrement ? C'est toujours avec ma voix que je suis le plus frustré parce qu'elle vient de moi, de l'intérieur de mon corps, et je ne peux pas y changer grand chose ! Je parlais plus haut du contenu émotionnel de la musique : si tu te loupes avec le chant, tu rates complètement ton objectif. J'étais moins inhibé avec ma voix, cette fois, et j'ai pu me laisser aller à essayer des choses que je n'aurais pas osées par le passé. J'ai tenté de nouveaux types d'harmonies, de nouveaux styles de chant... On a beaucoup travaillé là-dessus, et c'est cool que certains le remarquent. Pourquoi as-tu décidé de t'installer à la Nouvelle-Orléans ? J'ai grandi en Pennsylvanie, au milieu de nulle part, et je n'ai jamais voyagé quand j'étais gosse. Quand le groupe a commencé à tourner, j'ai eu la chance de découvrir l'Amérique et même l'Europe. Quand je me suis retrouvé pour la première fois à la Nouvelle-Orléans, j'ai tout de suite accroché : il y a une atmosphère très particulière ici, une énergie intéressante, difficile à définir, mais il y a quelque chose de vraiment intriguant. Il y a une sorte de côté obscur qui fait de cette ville la plus non américaine des villes américaines ! Géographiquement et en termes d'atmosphère, c'est ce qu'il y a de plus éloigné possible de la Pennsylvanie. J'ai vécu à la Nouvelle-Orléans quelques années après Pretty Hate Machine, puis j'ai bougé à Los Angeles pour The Downward Spiral - j'ai détesté cette ville - et j'ai fini par revenir ici pour m'acheter une maison et y construire un studio. Je vais également me prendre un pied à terre à New York pour m'échapper un peu car je suis coincé à la Nouvelle-Orléans depuis plusieurs années maintenant et j'ai un peu envie d'aller voir ailleurs. Tu n'es pas effrayé par New York ? Un peu, mais j'ai toujours voulu y passer du temps, et je n'ai pas eu l'opportunité plus jeune. Alors je vais franchir le pas. Tu as enregistré The Downward Spiral dans la maison où les disciples de Charles Manson ont massacré plusieurs personnes, avec en point d'orgue, l'éventration de la femme de Roman Polanski, Sharon Tate, alors enceinte ; cette fois, tu as installé ton studio dans une ancienne morgue. Tu as besoin d'un environnement morbide pour te sentir à l'aise ? (rires) Les médias ont monté l'histoire de la morgue en épingle, mais la verité est beaucoup moins glamour : nous avions besoin d'un immeuble avec de très grandes pièces et je n'avais pas envie d'en faire construire un ! Cette mrgue n'était plus en activité depuis plus de dix ans, et nous avons pu installer tout notre matériel à l'intérieur. C'est la vérité. Je peux t'assurer qu'il n'y a pas de vibrations bizarres dans cette maison et que je n'ai pas entendu l'esprit des morts se manifester ! Comprends-tu pourquoi les hard-rockers adhèrent-ils tant à ta musique ? Ah bon ? Tu es sûr (rires) ? Il y a de l'agressivité dans ce que je fais, de la colère, de la passion et parfois de grosses guitares électriques, même si elles son traitées de façon bizarre. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi les hard-rockers accrochent, mais je me plais à penser qu'ils apprécient l'honnêteté et l'intégrité dans mon travail. Ce sont des valeurs que l'on retrouve dans le metal. Tu aimes le metal ? Pour être honnête, je ne m'y connais pas vraiment. J'ai travaillé avec Rob Halford et tout le monde me disait : "Woah, Rob Halford, le meta-god de Judas Priest!" J'avais l'impression d'être le seul à ne pas connaître la musique de Judas Priest ! J'ai travaillé avec lui parceque j'aime ce qu'il fait actuellement. Mais sincèrement, je ne connais pas grand chose en metal. Enfin... je connais Kiss, mais c'est une autre histoire (rires) ! Que penses-tu du résultat final de votre collaboration : l'album Voyeurs de Two. Je pense qu'il aurait pu être meilleur. J'aurais aimé avor plus de temps pour travailler dessus. Mais je ne pense pas que ce soit un mauvais album... En fait, on bossait sur le disque de Manson, c'était Mardi Gras, je me suis pointé au studio, et Rob Halford était là,il avait une cassette démo de ses nouveaux titres. On s'est assis pour écouter et je me suis dit : " Putain, c'est vraiment pas mal du tout ! " (NDLR: les démos pré-Reznor de Two sont écoutables sur le net à l'adresse www.two-online.com). C'était un peu plus cru que ce que tu as pu entendre sur l'album, et j'ai pensé que je pourrais rendre le tout encore plus agressif... Lui avait une vision différente. Je pense que l'album représente seulement 80 % de ce qu'il aurait pu être. Mais cela n'entame en rien le respect que j'ai pour lui. [ IMAGES: "Trent en voiture, Trent avec guitare, micro et casque" ] Tu as longtemps travaillé avec Marilyn Manson. Es-tu déçu par ce qui est en train de se passer entre vous (NDLR : Dans son livre, Marilyn Manson dépeint Reznor comme un voyeur manipulateur attiré par des femmes nazes. Figurent d'autres gentillesses que nous nous dispenserons de rapporter) ? Oui, je suis très déçu. C'était un de mes meilleurs amis, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a des millions de raisons à ça... Est-ce que ça me rend triste ? Oui, vraiment. Je le respecte en tant qu'artiste mais en tant qu'individu, il m'a déçu. Te sens-tu trahi ? A un certain degré, oui : ton meilleur ami écrit un livre et te crache dessus, oui, tu peux te sentir trahi. Est-ce que j'ai des réponses à ses accusations? Oui. Est-ce que je sais ce qu'il s'est réellement passé entre nous ? Oui. C'est entre lui et moi, et peut être qu'un jour, cette situation s'améliorera, mais aujourd'hui, je n'en ai pas vraiment envie. Es-tu heureux qur Robin Finck, qui était parti deux ans travailler avec Axl Rose, soit de retour au sein du line-up live de Nine Inch Nails ? Oh oui, beaucoup. Lorsqu'il nous a quittés, nous venions juste de finir la tournée, nous étions cramés, et il m'a fait part du fait qu'il en avait assez de faire partie d'un groupe de rock (NDLR: avant de rejoindre Guns N'Roses, Fink a été musicien pour la troupe canadienne du Cirque du Soleil). Il était las, J'étais déçu qu'il s'en aille car je pense que c'est un grand guitariste. Mais il est resté en contact avec Danny (Lohner, un des musiciens qui travaille avec Reznor) et j'ai fait transmettre à Robin le fait que j'aimerais vraiment qu'il nous rejoigne. Quelque temps plus tard, c'était fait. actuellement, nous sommes en train de répéter pour la tournée qui commencera en novembre, et c'est vraiment intéressant : nous avons un nouveau batteur, Jerome Dillon, et son apport live est carrément terrible. Les anciens morceaux sont beaucoup plus agressifs et expressifs qu'ils ne l'étaient. Pour les nouvaux titres qui sont plus complexes, le fait d'avoir Robin de nouveau avec nous est un vrai plaisir. As-tu vraiment cru que Robin fink resterait dans Guns N'Roses ? J'en sais sûrement moins que toi à propos de Guns N'Roses et de ce qu'ils sont en train de fabriquer ! Je ne connais pas très bien Axl, nous avons juste eu quelques contacts lorsque nous avons ouvert pour eux en 1991. C'est quelqu'un qui m'a semblé fan de ma musique, authentique et entouré d'un million de gens qui devaient distordre sa vision du monde. Je ne veux pas spéculer sur ce qui se passe dans son camps en ce moment, mais je lui souhaite le meilleur, qu'il sorte un grand album pour fermer la gueule de tout le monde. Je le souhaite vraiment. Penses-tu que, d'une certaine façon, axl expérimnte le même genre de problème de "déclenchement" artistique que tu as pu rencontrer en enregistrant The Fragile ? Je peux seulement imaginer... Il s'est arrêté au moment où il était au top. Le meilleur moyen de ne pas faire un disque pourri, c'est tout simplement de ne pas faire de disque du tout ! C'est ce que j'ai pensé moi aussi à un moment. J'avais peur d'échouer, alors je me suis dit qu'en ne faisant rien, je ne raterais pas mon disque. Mais c'était un peu lâche et j'ai repris courage, j'ai réfléchi, j'ai appris à mieux me connaître. En ce qui concerne Axl, je ne le connais pas assez pour t'en dire plus, mais je peux imaginer que nous avons partagé des sentiments similaires. Gardes-tu un bon souvenir de ces shows en ouverture de Guns N'Roses ? Non, c'était horrible ! C'était une situation bizarre. Nine Inch Nails devenait de plus en plus gros, nous avions des fans, ce que je n'avais jamais imaginé une seconde en enregistrant Pretty Hate Machine. axl m'a passé un coup de fil : il est le leader du plus gros groupe du monde et il me demande si je veux ouvrir pour lui devant des foules de 80 000 personnes ? "Euh... OK, Axl ! " Mais je n'ai pas assez réfléchi. Mettons les choses au point: Guns N'Roses, Skid Row, Nine Inch Nails. Le public nous a détestés, nous nous sommes fait jeter. Quand j'y repense, c'est assez amusant. Mais sur scène, ça ne l'était pas du tout ! Peux-tu me parler de ton side-project, Tapeworm ? Tapeworm est un truc dont nous parlons depuis longtemps, mais qui s'est perdu pendant que je faisais The Fragile. Aujourd'hui, ça reprend forme, il y a quelques titres de prêts. Le point de départ de Tapeworm, c'est une démocratie entre les gars de NIN, Danny Lohner et Charlie Clouser en particulier. Nous voulons faire quelque chose d'assez évident, de fun, sans pression, de la bonne musique agressive qui ne cadrerait pas avec Nine Inch Nails, moins réfléchie, plus spontanée. C'est un projet vraiment pour le fun. Nous voulons travailler avec différents chanteurs pour ce disque : maynard de Tool et Phil de Pantera - je suis fan de Pantera ! C'est un bon moyen d'échapper à la constante pression qu'il y a avec Nine Inch Nails. J'imagine que c'est un projet à orientation très metal... Oui, beaucoup plus "in your face" que Nine Inch Nails, le truc que tu peux écouter à fond dans ta voiture ! Quand sortira ce disque ? En terme de'enregistrement, c'est actuellement notre priorité. Mais il y a la tournée NIN entre temps, donc je ne sais pas trop quand on va s'y mettre. Je pense néanmoins que ça devrait être disponible au printemps 2000. Line-up live
Discographie
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Stéphane Auzilleau (...)
Sébastien Baert 3-The fragile Benji (...) Philippe Lageat 1-The fragile Nathalie Noguera-Vera (...) Nicolas Radégout (...) Olivier Rouhet 1-The fragile Sandrine Kowalik (...) |
[Un des disques du mois]
NINE INCH NAILS The Fragile Nothing/Universal TTTTTT ? Genre : indus-metal fin et nuancé (CD Left : 54'59 - CD Right : 48'52) Livret:5 Production:6 [ IMAGE: Pochette... dans un boitier plastique! ] Tout mon respect et mon admiration à ceux qui se sont attaqués à la chronique de The Fragile, le disque le plus attendu de cette fin de siècle. En effet, comment apréhender dans son intégralité un double album d'une telle consistance sans avoir pris le temps d'en capter toutes les subtilités au terme de longues et répétées écoutes, écoutes impossible matériellement dans la mesure où la rédaction se retrouve tous les mois sous une avalanche de Cds à s'envoyer. Il va sans dire que ce nouveau Nine Inch Nails s'est néanmoins placé dans nos priorités, mais sans vouloir faire montre d'une humilité exacerbée, nous ne l'avons pas encore totalement assimilé. C'est pourquoi au côté des six "T" vous pouvez voir un point d'interrogation. On pourrait croire que ce besoin d'immersion totale dans The Fragile résulte du côté hermétique de l'oeuvre, mais il n'en est rien. Ce disque est tout simplement trop varié, riche et volumineux pour en tirer des conclusions rapides après seulement une vingtaine d'écoutes. Nous ne pouvons donc que vous livrer une tentative d'instantané, et tâcherons éventuellement de réitérer l'exercice de cette chronique d'ici un ou deux mois. Mais de cet instantané, nous ne retirons que des vibrations positives. après l'apothéose artistique que représentait The Downward Spiral, Trent Reznor ne pouvait se permettre de décevoir; ceci explique la très longue gestation de The Fragile, album qui va d'un extrême à l'autre, comme si Trent Reznor, sachant qu'il touchait à l'interdit, à savoir la perfection, s'attachait souvent à la distordre (l'album est truffé de dissonances et de parasites). Sur The Fragile, la violence ultime côtoie les ambiances le splus intimes, la voix de Reznor se fait tantôt magnifiquement douce, mélancolique et introspective, tantôt brutale, à la limite de la cassure. Monumentale, gigantesque, énorme, la finesse dont fait preuve le génie de Pennsylvanie nous transporte, nous permet de nous évader de l'univers parfois trop extrême du hard-rock. Nous n'avons même pas effleuré la digestion complète de The Fragile que déjà nous avons des noeuds à l'estomac. C'est dire que si vous nous retrouvez pour la chronique de The Fragile dans six mois il y ait de forte chance que nous notions cet album non pas sur six mais sur douze; et qu'il aura la note maximale, cette fois sans point d'interrogation. O.R. |
Alias
NIN NINE INCH NAILS CONCERT UNIQUE 25 novembre 99 PARIS / ZENITH NOUVEL ALBUM "THE FRAGILE" Locations : FNAC, Virginmegastores Elegy musique et culture, Hard rock, Universal, Nothing, Mcm la chaîne musicale. |