Itw 2005Arte Metropolis

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Saturday night 26 june 2005
National French/German TV "Arte" aired a Nin's reportage/itw in the show "Metropolis".

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Transcript by Gizmo:

1994, lors du deuxième festival de Woodstock, un groupe fait sensation : les Nine Inch Nails, initie le grand public au rock industriel. Leur cocktail à base d’électronique raffiné et de déchaînements de guitares, marquera le monde musical.

Les Nine Inch Nails ne sont, en fait, qu’un seul homme : Trent Reznor. Il passe pour l’un des musiciens les plus géniaux du rock. Les autres membres du groupe ne seraient en somme que des assistants interchangeables. Reznor, lui, présente actuellement le nouvel album de Nine Inch Nails, mais il ne veut toujours pas se montrer au premier plan.

TR : Je trouve qu’on accepte trop vite de devenir un personnage public. Je viens de temps très anciens où il était encore difficile de trouver des informations sur les groupes. On était obligé de faire fonctionner son imagination. Ces groupes devenaient totalement mythiques, ils formaient la bande originale de notre vie à nous. A l’époque, il n’y avait pas de vidéos pour nous dicter les images qu’on devait associer à la musique. Et on ne lisait pas sur internet, les détails de la vie privée des musiciens. Alors, on remplissait les cases vides avec ce que cette musique représentait vraiment pour nous. Aujourd’hui, beaucoup d’artistes oublient cette aspect, c’est si facile de trop en dire. On ne devrait pas toujours avoir accès aux coulisses. C’est un peu comme avec les livres, ils seront toujours mieux que les films qu’on peut en tirer, parce qu’à la lecture, chacun se fait son casting et se sera toujours mieux que de laisser n’importe qui le faire à sa place.

Les films qui hantent le cerveau de Trent Reznor, sont plutôt noirs, comme dans sa chanson « Hurt » où il considère la douleur comme la dernière vraie sensation. D’ailleurs, la douleur a longtemps été le ressort de sa créativité.

TR : C’est elle qui m’inspirait quand j’étais déprimé ou en colère. Elle me donnait une raison d’écrire. Juste parce que ça faisait du bien, pas parce que je voulais écrire telle ou telle chanson. Je voulais me sentir mieux, me faire plaisir. Pendant longtemps, c’est ce qui m’a inspiré, mais à la fin, c’est devenu oppressant. J’étais tellement mal que je ne pouvais pratiquement plus quitter mon lit. Je n’arrivais plus à sortir de cet état qui n’a pourtant rien de romantique, ni de charmant. Il n’y a rien de bon là dedans.

Son penchant le plus autodestructeur, c’est la dépendance à la drogue. Entre la sortie du double l’album « The Fragile » en 1999 et le sursaut du groupe cette année, Trent Reznor a touché le fond. Il en était a envisagé le suicide.

TR : En 2001, ma vie semblait devoir toucher à sa fin. J’étais prêt à mourir. J’avais de terrible problèmes d’addiction. Tout ce qui me préoccupait, c’était de survivre. J’en avais rien à faire d’être dans les meilleurs ventes de disques. J’essayais seulement de tenir jusqu’au lendemain et de ne pas m’effondrer. Quand j’ai commencé à me reprendre en main tout doucement, j’ai compris que la drogue, l’alcool, et la dépression, avaient surtout un effet destructeur et paralysant. Sûrement pas créatif. Surtout la drogue et l’alcool, je n’en prenais plus que pour me remettre à flot et encore. Après quand je me suis remis à écrire, j’avais l’impression d’avoir un autre cerveau dans le crâne. J’avais tout un stock d’idées inutilisées.

La nouvelle vie de Reznor se reflète aussi dans sa musique. Le nouvel album « With Teeth », surprend par une ouverture vers d’autres styles, comme la pop. Un pari audacieux, que certains fans, risquent de lui reprocher.

TR : Dans mes disques, j’ai toujours essayé de faire, ce qui m’intéresse et ce que j’entrevois comme un défi. C’est ça qui m’a fait avancer. Je me suis rendu compte que certaines chansons de mon nouvel album comme « The Hand That Feeds », sonne complètement pop, et ça m’a mit mal à l’aise. Il y a sans doute eu une époque où ça m’aurait fait peur. J’aurais sûrement essayé de saboter les sonorités pour ne pas nuire à ma musique. Mais aujourd’hui, je trouve plus audacieux de mettre ces chansons sur l’album, justement parce que ça me fait peur. Je ne me suis pas concerté avec ma maison de disques, en me demandant ce qu’il faudrait faire pour relancer ma carrière. Je sais bien que ce n’est pas bon pour un groupe de disparaître pendant 6 ans. Pendant ce temps là, les modes s’enchaînent et moi, je ne rajeunis pas. Je suis bien conscient de tout ça. Si j’avais le choix, je déciderais de ne plus être toxico. Mais pour l’instant, je n’y peux rien. Ce qui me plaît, c’est que les concerts soient complets, que les gens témoignent de l’intérêt. J’ai un peu l’impression de vivre à crédit.

Les journaux considèrent Trent Reznor comme la plus grande star de rock depuis Kurt Cobain. Ses fans l’appellent « Le Prince des Ténèbres ». On verra s’ils lui resteront fidèle, maintenant qu’il a retrouvé la lumière du soleil.