ArticlesElegy 12

Article du magazine
D-Side n°9
Mars 2002

 

 

Voici des scans du magazine français D-Side 9


Cover

Couverture

Review

Pub, Interview et Review du groupe français SIN

 

 

 

NINE INCH NAILS
And all that could have been
(Nothing / Universel)
Depuis le temps qu'on l'attendait en griffant la moquette, les murs et tout ce qui était à notre portée, ce live avait fini par faire figure d'icône plus que de véri­table album. On y projetait sur notre écran personnel la violence des titres de Downward Spiral, l'efficacité brute de ceux de Pretty Hate Machine ou Broken, la beauté ardente de The Fragile, espérant que ces moments magiques allaient se matérialiser dans la pièce. Aujourd'hui, And all that could have been est paru et... ça marche ! Puissant et varié à la fois, ce live d'an­thologie enregistré lors de la seconde partie du Fragility Tour offre quelques versions surboostées de "March of the Pigs", "Wish", "Starfuckers, Inc." ou "Head like a Hole" ou des titres plus apaisés comme "The Great Below" ou "The Day the World went away" montrant à quel point la formidable machine de guerre que devient Nine Inch Nails en concert peut transformer des chansons déjà connues par coeur. Un ouragan se soulève dans votre salon, et il ne s'apaisera qu'a la condi­tion expresse que, passées les dernières notes de "Hurt", vous glissiez dans votre platine Still, le second CD offert en bonus de l'édition limitée de l'album, qui à lui seul aurait presque suffi à rendre And all that could have been proprement indispensable. C'est alors une toute autre facette du travail de Nine Inch Nails qui apparaît: de ses titres les plus acoustiques, Trent Reznor fait des ballades intimistes, dépouillées jusqu'à l'os, où sa voix murmurante se pare juste de pianos discrets, de guitares étouffées et de basses sèches. Pas simplement "unplugged", plutôt entièrement réinventées, "Something I should never have", "The Fragile", ou "The Day the World went away" deviennent presque de nouveaux titres, qui se mêlent sans peine aux cinq inédits offerts dans Stil!, du mécanique et minimal "And all that could have been", aux pianos mélancoliques d' "Adrift and at Peace", sans oublier "The Persistence of Loss", dont la beauté donne la chair de poule. On pourrait continuer des heures, bien au-delà de l'espace de ces pages, à discourir de And all that could have been, et c'est à regret que l'on referme ce qui restera, sans doute grâce à Stift l'album le plus personnel de Trent Reznor et un bijou essentiel.
Jean,François Micard