Nin-FranceBiographie

L'histoire de Nine Inch Nails

 
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<=#5.=> Les premiers vrais concerts –1989-1990

Avant d’être signé par TVT, Nine Inch Nails était presque exclusivement un projet studio, et surtout un projet studio pour un seul homme. Ainsi quand Trent a été mit face à face avec le dilemme de retranscrire Pretty Hate Machine en une performance live normale, il était normal qu’il soit intimidé: "Quand j’ai fait ça avec Pretty Hate Machine, je me suis dit ‘putain de merde, comment est ce que je vais pouvoir jouer ça en live ?  Je savais que je ne voulais pas faire comme Nitzer Ebb, seulement deux gars qui tapent sur un clavier. J’aime la musique électronique, et je déteste ce genre de choses. Je ne veux pas non plus que l’enregistrement ce soit un gars avec un synthétiseur ou avoir un groupe derrière comme David Bowie, quinze personnes et une section de cuivres. J’utilise l’électronique parce que j’en ai envie, pas comme un compromis pour autre chose. (Spin)"
" Je ne voulais pas partir en tournée tout seul, parce que ca aurait été nul. Et je ne voulais pas que tout soit préenregistré ou séquencé. L’idée d’avoir un groupe qui jouerait tout ça live était intéressante, mais je me suis dit, ‘est-ce que cette musique marchera aussi bien avec les gens si elle est jouée live que lorsqu’elle est jouée par un ordinateur ?’ C’était un choix de prendre des ordinateurs en premier lieu. Je préfère le son qu’ils font par rapport à celui que font les gens dans certains cas. J’essayais de garder la juste mesure entre ce qui devait être joué live et ce qui devait être séquencé, tout en essayent de garder l’esprit électronique. (Alternative Press)"

Le projet original de Trent était d’aller en Angleterre pour auditionner des membres pour un groupe live. Il a même considéré aller s’implanter là bas définitivement pour s’éloigner de la scène provinciale de Cleveland, qu’il voyait tellement petite. Il passa quelques petites annonces dans les hebdomadaires anglais de musique et reçu environ une centaine de réponses. Finalement, il se dit qu’il valait mieux rentrer à Cleveland, pour embaucher de jeunes musiciens inexpérimentés, pour les "modeler en ce que je voulais qu’ils soient, à la place d’avoir de grands musiciens renommés qui arriveraient avec une attitude du genre ‘Ca devrait être comme ça.’ "

Les joueurs locaux qu’il choisit pour transformer Pretty Hate Machine en un concert furent son vieil ami Chris Vrenna à la batterie, Richard Patrick à la guitare et Nick Rushe (avec qui Trent avait déjà travaillé dans le groupe Exotic Birds) au clavier ; Rushe fut vite remplacé par David Haymes, puis par Lee Mars:" Je ne suis pas en position d’offrir un millier de dollars par semaine pour jouer " disait Reznor à cette époque "donc je prends des gars jeunes et malléables, qui feraient basiquement ce que je leur demandais de faire mais qui après pourraient développer. La seule façon dont j’ai travaillé avec eux c’est, ‘Voilà vos les chansons, voilà vos partitions, apprenez-les’. Quand je commencerais le prochain disque, ils ne sauront pas ce qui se passe. Je ne vois pas le groupe devenir une démocratie, jamais. "
" Ce n’est pas un groupe. Ce n’est pas : ‘ voilà une idée de chanson, travaillons tous dessus.’ J’espère qu’un jour ca aboutira à une sorte de collaboration, mais ça n’en est pas une en ce moment. Basiquement, c’est, si tu n’aimes pas ce que tu joues, viens avec quelque chose de mieux. Si je l’aime, tu peux le jouer, sinon, tu joues ce que je te dis de jouer. Ce n’est pas pour être un tyran, mais j’ai une idée de comment les choses doivent marcher, et c’est dur quand on est pas sur de la direction que l’on suit. Si c’est nul, il n’y a que moi à blâmer. Certaines personnes confondent ça avec de l’égoïsme. "

Le mélange d’enregistrement live avec des sons préenregistrés et des séquences rythmiques révélèrent de nouveaux aspects de la musique de Trent: " Pour mon plus grand plaisir, après quelques semaines de tournées, ça commençait vraiment à bien marcher. Les chansons prenaient une nouvelle forme  (Spin) "
La force et la confiance grandissante du groupe – ainsi que d’un Trent maintenant avec des dreadlocks et les tempes rasées – grandirent encore plus par le fait que les groupes pour lesquelles ils faisaient des premières parties n’étaient pas très comparables au niveau intensité du spectacle. NIN fut ainsi la première partie du groupe anglais The Jesus and Mary Chain entre janvier et Mars 1990, avant d’accompagner l’ancien leader du groupe goth Bauhaus, Peter Murphy. Les spectacles de Nine Inch Nails devinrent vite terrifiants, avec Trent Reznor -maquillé en noir et habillé tout en cuir – qui attaqué les autres membres du groupe et détruisait des instruments dans une chorégraphie furieuse qui tranchait avec la rigidité des sons de machines. Et comme pour l’enregistrement de Pretty Hate Machine, l’évolution de la performance live du groupe fut une suite d’essais et d’erreurs: " Des fois, on essayait de jouer sérieusement en se concentrant sur la meilleure façon de rendre ce qu’on voulait qui sorte de nos instruments, Alors que d’autres fois, on ne pouvait pratiquement plus tenir debout tellement on était saoul, on foutait en l’air chaque chanson en oubliant les paroles et je m’assommais accidentellement sur les batteries ou un clavier et ça y est, nous étions le meilleur groupe qu’ils aient jamais vu. "
Nos spectacles étaient assez orientés vers la colère, où plutôt orienté vers de la frustration sexuelle au lieu de ‘Nous allons faire le maximum pour votre plaisir à tous ici.’ ‘Allez vous faire foutre, aimez notre musique ou nous allons vous balancer de la bière dessus en vous insultant’ Quand vous faîtes ça, ils vous aiment plus et cela fait que vous avez moins de respect pour eux. Ca vous change en quelqu’un d’autre. C’est bizarre. "

La tournée avec The Jesus and Mary Chain se passe plutôt bien, mais la tournée avec Murphy fut un peu plus tendue: "nous jouions dans des théâtres et des auditoriums, le genre d’endroit où on ne peut pas boire et ou il y à des gars étranges remplis de stéroïdes qui vous frapperaient juste parce que vous avez parlé. C’était le pire endroit où on aurait pu être. La scène était très petite pour nous parce qu’il y avait des batteries relevés et des lumières juste derrière l’endroit où je me tenais. A moins de ne pas bouger, j’avais de grandes chances de me les prendre en pleine tête. Un soir où on était à Atlanta – une ville que je déteste de toutes façons – nous étions sur scène et il y avait une pizza à moitié mangée qui restait là des essais sons. J’étais complètement bourré et j’ai prit cette pizza et je me suis mit à la balancer dans le public. J’ai eu une grande sensation en touchant tous ces death rockers en pleine tête avec de la pizza froide, il y avait aussi des boites de maïs qu’on leur aussi envoyé dessus. Puis j’ai cassé une guitare, j’ai balancé la batterie à terre et j’ai quitté la scène. Et c’est pour ça que la foule nous a aimé. Oubliez la musique, tant qu’on abuse d’eux, c’était ça le truc. Nous avons vendu lus de T-shirts que Peter Murphy ce soir là. "
" Dès que j’ai descendu les escaliers, je me suis fait par le manager de la tournée qui criait ‘Qu’est ce que vous foutez ? Nous allons vous virer de cette tournée !’ Et j’ai répondu ’Quel est le problème ? Jetez-nous, je peux rester encore quelques semaines.’ Ainsi personne n’était plus ami avec nous et on ne nous parla plus pendant les deux dernières semaines de la tournée. (Alternative Press) "

Durant l’été 1990, Nine Inch Nails avait un public assez dévoué – et une performance live assez excitante – pour justifier d’être la tête d’affiche d’une tournée de grands clubs américains. En première partie, ils choisirent le groupe Industriel anglais Meat Beat Manifesto, un des groupes favoris de Reznor. En même temps, Il continuait de développer son charisme sur scène: " C’est cette énergie étrange qui me pousse quand on est sur scène. Il y a une certaine connexion qui commence à s’établir entre nous. (Spin) "

Quelques années plus tard, Trent regardera cette période avec une plus grande expérience :  " Je me rappelle quand nous avons commencé, nous étions la première partie d’autres groupes, personne ne savait qui on était, MTV n’avait rien à foutre de nous et la même chose pour les radios. Je me rappelle la première fois que j’ai regardé la foule et que j’en ai vu qui chantait les paroles en même temps que moi et c’est comme s’ils les comprenaient. Le fait que quelqu’un puisse se relater à une partie de vous, dans un moment si intime, ca m’a soufflé. "
Une tournée, dit il, fut aussi une révélation d’un autre point de vue : " Ce fut la première fois que j’ai avoué à un autre homme que je me masturbais encore, on se sentait tous libéré, et on arrive au moment où… tu es dans une pièce avec un gars et là tu dois te masturber et il n’y a avait pas de problème. C’était ‘écoute, je vais me branler. Ca peut prendre quinze minutes, ca peut prendre une heure. Prends les messages’. "

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